Les 23 et 24 octobre 2017, l’université de Guyane organisera un colloque intitulé « Coopération judiciaire internationale en matière pénale : France, Brésil, Surinam ». Il aura lieu à l’Amphithéâtre A sur le campus Troubiran.
C e colloque vise à réunir universitaires et praticiens du droit autour de la question de la coopération judiciaire entre les trois territoires frontaliers. Historiquement territoire pénitentiaire de la République, la Guyane est à ce jour un carrefour de cultures, de migrations, populations, de langues. Terre d’échanges, elle subit également de plein fouet les conséquences de sa position frontalière : frontière avec l’étranger, frontières entre l’Amérique du Sud d’une part et l’Union Européenne et l’Espace Schengen d’autre part, frontière entre l’Hexagone et l’Outre-mer, … L’essor des activités criminelles et délinquantes – faisant fi, voire tirant profit, de ce caractère frontalier – est le pendant inévitable de ces flux de populations et de biens.
Une coopération pénale internationale pour une justice plus efficace
La coopération pénale internationale s’entend de l’activité déployée par les États afin de mettre à disposition d’autres États leurs propres institutions pénales (judiciaires et policières) dans l’intérêt de l’administration de la justice de ces derniers et afin de faciliter la répression pénale. Cette coopération est qualifiée de « majeure » lorsqu’il s’agit de l’extradition et de « mineure » pour toutes les autres formes d’entraide, telles que les commissions rogatoires internationales. Des travaux existent sur ce sujet, et les praticiens du droit sont quotidiennement confrontés aux défis lancés par le caractère transfrontalier de la criminalité sur le plateau des Guyanes. L’idée du colloque surgit donc dans ce contexte particulier alliant la nécessité d’une réflexion théorique et d’échanges sur la pratique des acteurs du droit dans ce domaine.
Cette question présente un intérêt tout particulier dans ce territoire qu’est la Guyane, en raison de l’existence d’une frontière terrestre avec deux État non membres de l’Union Européenne : le Brésil et le Surinam. Il s’agit d’un cadre spécifique et unique. L’objectif de ce colloque est donc de conjuguer d’une part les savoirs et approches théoriques ou académiques, et d’autre part les pratiques relatives à cette coopération pénale entre les institutions judiciaires des trois États concernés.
Ces journées aspirent à répondre à la nécessité d’actualiser et de renforcer la connaissance mutuelle entre les différents acteurs de la coopération pénale internationale et d’y intégrer un lien avec l’Université. Elles s’inscrivent également dans le cadre de la consolidation de la politique d’entraide pénale entre le Brésil, le Surinam et la Guyane.