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Des débuts du XVIe siècle à la fin du XIXe siècle, la création et les pratiques de sociétés ayant pour élément constitutif la mise en esclavage d’hommes et de femmes transplantés du continent africain aux Amériques y ont été les facteurs majeurs de la modification (voire de la destruction), et de la construction de nouveaux espaces de vie. La journée d’études organisée par l’axe 4 du laboratoire MINEA de l’Université de Guyane propose un examen des géographies de l’esclavage sur le Plateau des Guyanes, en appelant à une réflexion pluridisciplinaire sur les notions de mobilités, d’héritages et de discours réinscrites dans leur dimension spatiale, de la période coloniale à nos jours. Celle-ci se déroulera les 7 et 8 juin 2018 à l’Amphithéâtre A de l’Université de Guyane sur le Campus de Troubiran.

L’analyse géographique, par l’étude de la différenciation de l’espace à toutes les échelles, constitue un angle d’approche particulièrement stimulant pour aborder les questions des esclavages et des traites négrières. Intégré dès le XVIIe siècle dans cet espace marqué par la Traite et l’esclavage, le Plateau des Guyanes doit être replacé dans le contexte du système esclavagiste du monde atlantique.

Comme d’autres territoires américains, les Guyanes ont été́ durablement façonnées non seulement par l’expérience de la Traite et des esclavages mais aussi par les différentes formes de résistances (marronnage, révoltes). En dépit des divisions politiques entre les empires ibériques, britannique, français et hollandais, les systèmes esclavagistes des territoires du bouclier des Guyanes se trouvaient confrontés à des contraintes similaires, leur conférant une certaine unité́. Cet espace s’est révélé différent des territoires insulaires, comme de ceux d’Amériques centrale et du Nord. Le climat, les forêts et leurs entendues, offrant des possibilités d’évasion aux esclaves, les difficultés d’exploitation de cette sylve, la présence de populations amérindiennes, n’ont cessé́ de hanter les colonisateurs et ont pesé́ sur leurs choix d’organisation territoriale. Ces choix, par ailleurs, reflétaient aussi leurs cultures d’origine.

L’analyse croisée des sociétés esclavagistes du Plateau des Guyane se trouve donc au centre de notre propos, tout comme l’accent mis sur les échanges, les circulations et les phénomènes d’ethnogenèse favorisés par l’espace amazonien.

Programme

Jeudi 07 juin 2018

08h30-09h00 : Accueil du public
09h00 : Mot de bienvenue par M. Serge Mam Lam Fouck, professeur émérite, Université de Guyane / Présentation du laboratoire MINEA par Mme Isabelle Hidair, maîtresse de conférences en anthropologie et directrice de MINEA.

09h20 : Conférence inaugurale de M. Jean Moomou, maître de conférences en histoire moderne & contemporaine (Université des Antilles).
10h00-10h15 : Temps d’échange avec l’intervenant
10h15-10h30 : Pause
10h30-11h30 : « ESCLAVAGE ET FABRIQUE DES SOCIETES DU PLATEAU DES GUYANES ».

Président de séance : M. Serge Mam Lam Fouck
Eric Roulet (Université Côte d’Opale) – Le trafic des esclaves indiens entre la Terre Ferme et les Petites Antilles au XVIIe siècle
David Conte (Université du Havre /ENS Lyon) – Contrôler les migrant.e.s-engagé.e.s en Guyane (1852-1861) : Organisation, fonctionnement et tensions
Tristan Bellardie (Rectorat de Guyane) – Territoire et identités marronnes : le cas du Haut-Maroni-

11h30-12h00 : Discussion
12h-14h : Déjeuner au Restaurant Universitaire. Université de Guyane
14h-16h : TABLE RONDE : « ENSEIGNER L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE : ENJEUX ET DÉBAT »

Présidente de séance : Mme Soizic Croguennec (Université de Guyane)
Participants : Mme Jacqueline Zonzon (APHGG), Mme Sarah Ebion (APHGG), M. Jean-Marc Prieur (IA-IPR Rectorat de Guyane), Tristan Bellardie (Professeur certifié d’histoire-géographie & formateur académique, Rectorat de Guyane.

Vendredi 08 juin 2018

9h00-09h30 : Accueil du public
9hs30-10h30 : « LES PAYSAGES DE L’ESCLAVAGE : LES APPORTS DE L’ARCHÉOLOGIE ».

Président de séance : M. Nicola Todorov (Université de Guyane)
Martijn Van Den Bel (INRAP) -Du tabac au sucre : les commerçants néerlandais sur la côte des Guyanes au XVIIe siècle-
Nathalie Cazelles (AIMARA) -Les traces des habitations sucrières dans le paysage actuel-
Elisabeth Clay (Université de Pennsylvanie) -Une des contrées les plus fertiles de la terre : la diversité agriculturelle, les paysages de l’esclavage et la matérialité de travail en Guyane française au XIXe siècle
Mickaël Mestre (INRAP) -L’évolution du quartier de Cabassou après l’abolition de l’esclavage de 1848-

10h30-11h00 : Discussion
11h00-12h00 : « PARADOXES ACTUELS : L’ESCLAVAGE ENTRE MEMORIEL ET RESURGENCE ».

Président de séance : Mme Myrtô Ribal-Rilos (Université de Guyane)
Thierry Nicolas (Université de Guyane) – Le processus d’élaboration de lieux de mémoire en lien avec l’esclavage dans les trois Guyanes (Guyane française, Surinam et Guyana) dynamique, spécificités et entrecroisements
Maude Elfort (Université de Guyane) – Traite et exploitation des êtres humains en Guyane
Jean-Yves Puyo (Université de Pau – Pays de l’Adour) –  Esclavage et tourisme littéraire

12h00-12h30 : Discussion
12h30-14h00 : Pause déjeuner. Restaurant universitaire. Université de Guyane
14h-14h45 :   TRACES LITTÉRAIRES

Présidente de séance : Mme Audrey Debibakas
Isabelle Coumert (Université de Guyane) –  « Et quelle est cette chose que produit la mémoire autour de ce qui manque ? »  Le souvenir de l’esclavage dans La matière de l’absence de Patrick Chamoiseau
Tina Harpin (Université de Guyane) – Mal d’archive et mémoire trouble : Corregidora de Gayl Jones et Des Hommes libres
Mylène Danglades (Université de Guyane) – L’esclavage, une histoire à construire ou à déconstruire dans l’espace et entre les lignes

14h45-15h15: Discussion
15h15-15h45: Pause
15h45-16h30 : Conclusion de la journée d’études. Linda Amiri & Isabelle Hidair

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