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Image est tirée de De Bry, Théodore, Grands Voyages, America tertia pars, Francfort, 1592, p. 78.

Dans le cadre du séminaire « Frontières, circulations, interculturalités et interactions Hommes-Milieux » le DFR LSH vous propose une conférence intitulée « Construire et déconstruire les frontières américaines à l’époque coloniale – Le cas des espaces Tupi-Guarani ». Celle-ci sera présentée par Guillaume CANDELA enseignant-chercheur, le vendredi 4 février de 18h à 20h en salle F108.

Afin de s’interroger sur le thème frontières coloniales dans l’espace américain durant les 16e et 17e siècles, il est nécessaire de revenir sur les notions et les concepts de territoires et d’ espace, ainsi que sur les pratiques religieuses et culturelles du point de vue des populations amérindiennes. En effet, les récits et l’historiographie de la colonisation des espaces américains du Rio de la Plata jusqu’à l’Amazonie sont dominés par l’action des puissances coloniales espagnoles, portugaises et françaises, comme si les protagonistes de la définition de l’espace du Nouveau Monde ne pouvaient être qu’Européens. Les espaces Tupi-Guarani sont perçus comme des espaces de frontières par les centres de pouvoirs américains et métropolitains ce qui les privent en quelque sorte d’une couverture médiatique et favorise un certain oubli par les puissances européennes. Cet oubli et cet éloignement des autorités coloniales sont propices à l’apparition de phénomènes tels que le métissage, l’hybridité religieuse, culturelle et linguistique. De plus, de nombreuses sources primaires ou secondaires nous ouvrent une fenêtre sur la caractérisation de l’espace et de la société par les populations Tupi-Guarani, notamment à travers de nombreux toponymes, ethnonymes et concepts conservés en langue vernaculaire.

Dans cette conférence, nous analyserons comment les puissances européennes de la région utilisent les définitions Tupi-Guarani de l’espace et de la société pour construire les frontières coloniales.

Pour ce faire, nous étudierons certains cas reflétant ces processus de colonisation singuliers. Nous naviguerons dans ces problématiques en abordant par exemple comment un mythe tupi-guarani devient celui d’un explorateur européen, comment les frontières américaines se définissent aussi à travers les réseaux d’alliances amérindiens, comment se définit la frontière linguistique avec la présence de la langue guarani dans les sources officielles et enfin comment se dessine une nouvelle frontière culturelle et religieuse par la récupération coloniale d’objets rituels guarani. Cette conférence aura comme objectif de présenter une partie de mes recherches sur la construction et la déconstruction des espaces coloniaux dans les Amériques en réévaluant l’agency des peuples amérindiens.

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