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Mise à jour le 12 décembre 2022 à 09:44 pm

Migration, efficacité des structures et déséquilibres du développement en Guyane

Monsieur Moustapha ALADJI,  présentera ses travaux en vue de l’obtention du Doctorat


Spécialité : Sciences économiques
Sur le sujet : « Migration, efficacité des structures et déséquilibres du développement en Guyane ».
Laboratoire de rattachement : MINEA
Co-Directeurs de thèse : Monsieur Syoum NEGASSI, HDR, Professeur des universités à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne et Monsieur Paul ROSELE-CHIM, Maître de conférences-HDR à l’Université de Guyane.

La soutenance sera publique et aura lieu à : Université de Guyane à l’Amphithéâtre A Campus de Troubiran 2091, rte de Baduel-BP 20792 97337 Cayenne Cedex. Le mercredi 19 octobre 2022 à 09h00 (heure de Guyane)

Résumé

En Guyane, la diversité de la population est le fruit de vagues migratoires d’arrivées successives. Elle est composée essentiellement d’Amérindiens, de Créoles, de Noirs marrons, d’Asiatiques et de Métropolitains au début des années 1960[1]. Elle s’est ensuite diversifiée avec l’arrivée d’immigrés natifs du Brésil, d’Haïti, du Guyana, du Suriname ou de Sainte-Lucie.  Jusqu’aux années 80, les grandes vagues d’immigration en Guyane témoignent de l’instabilité politique dans les pays alentours : troubles politiques en Haïti, guerre civile au Suriname, problèmes sociaux et économiques au Guyana.

Aujourd’hui, ce territoire reste un ilot de richesses au cœur de l’Amérique du Sud et beaucoup d’immigrés viennent s’y installer pour des raisons économiques ou familiales. De plus, il ne faut pas oublier la perméabilité des frontières qui ont fait de la Guyane une terre de migrations : deux fleuves frontières, la forêt au sud et la mer au nord. Le nombre d’immigrés dans la population guyanaise est stable en 1990. Par la suite entre 1990 et 1999 une diminution s’opère. Selon l’Insee en 2020, les immigrés représentent 30 % de la population de Guyane. C’est le taux d’accueil régional le plus élevé devant celui d’Île-de-France (17,6 %) et d’Alsace (10,3 %). Si l’origine de la population immigrée a changé au cours du temps, son profil aussi a évolué : on compte désormais plus de femmes que d’hommes.

En dehors des faits migratoires sur ce territoire, la précarité touche également un bon nombre de la population. Elle concerne principalement les personnes actives ayant un emploi précaire que ce soit la population immigrée ou celle non immigrée. Selon le rapport d’étude réalisée conjointement par l’Institut National de la Statistique des Études Économiques (INSEE) et la Direction de l’Environnement et de l’Aménagement du Logement en Guyane (DEAL) en 2014 sur le logement, 15 % à 20 % de la population Guyanaise n’a pas d’accès aujourd’hui aux infrastructures de base (eau potable, électricité, téléphone, logement etc.) ; 30 % des ménages guyanais de la bande littorale vivent en surpeuplement contre 9 % en métropole.

L’immigration, trop souvent oubliée, ne génère pas seulement des répercussions négatives, n’est pas complètement détachée de la volonté politique. L’histoire nous a enseigné que la Guyane a été construite en partie par l’immigration, force motrice du développement de ce territoire, quelle que soit son origine, qu’elle soit voulue ou forcée. Aujourd’hui sur le territoire guyanais, une partie importante d’immigré participe activement à la vie économique et au développement du territoire.

L’objet de cette thèse est de démontrer d’un point vu économique, sociale et culturelle la vision la plus vraisemblable et objective de l’impact de l’immigration dans l’économie Guyanaise.

De ce fait, un certain nombre de questions ont émergé et vont guider la réalisation de ce travail de recherche. En effet, notre question initiale était d’essayer de comprendre : Si l’immigration favorise le développement, quels sont les facteurs explicatifs de l’immigration en Guyane ? Et pour finir y a-t-il un lien entre l’immigration et le chômage ?

Pour répondre aux questions posées, cette thèse s’articulera autour de deux parties principales, dont la première partie s’intitule, la migration et le contexte du développement. Dans cette partie, nous avons deux chapitres, dont la première traite du contexte de la régionalisation du développement et de la migration et le second, les théories et les modèles de migration.

La deuxième partie, migration et déséquilibre, comporte deux chapitres, dont le chapitre 3 traite de l’étude des facteurs explicatifs par un modèle probit, et le dernier chapitre traite le marché du travail, du chômage et de l’emploi en Guyane.

Cette thèse ne vise pas à indexer l’immigration mais vise à mettre en évidence les différents enjeux de l’immigration d’un point de vue économique, environnemental, sanitaire, social et sociétal, afin de faire des recommandations pour améliorer les politiques migratoires déjà en place.

Le choix du sujet est né d’une volonté d’établir une véritable observation sur la situation réelle de ce territoire, et de qualifier les mots de ceux qui pourraient considérer les immigrés ou l’immigration comme un fardeau tout en oubliant que cette population représente une proportion importante de la population guyanaise. Elles participent à une partie importante de l’économie de ce territoire à travers leurs consommations et les créations d’entreprise

Les résultats de notre recherche sur le plan théorique et empirique

Pour répondre à notre première problématique, dans la première partie, nous avons présenté un aperçu de la situation migratoire dans le monde en mettant un accent sur la part des migrants internationaux qui est estimée à 272 millions en 2019, soit 3,5% de la population mondiale. Ces migrants internationaux participent activement au développement économique de leur pays d’accueil.

Nous aussi fait un rappel historique sur les périodes de vague migratoires en Europe, plus précisément en France avec les différents politiques adoptés par l’État, après la seconde guerre mondiale. En lien avec le contexte de notre sujet, nous avons présenté l’histoire du peuplement de la Guyane à travers la politique migratoire française. Ces constats ressortent qu’aujourd’hui, la Guyane se caractérise par une grande diversité et une mobilité constante des communautés frontalières. Sa population est composée de plusieurs groupes, longtemps une terre d’immigration, coexistent aujourd’hui sur le territoire, créoles, businenges, amérindiens, Hmong, Africains, mais aussi métropolitains et autres communautés d’immigration plus récente à travers les différentes vagues de migration.

Nous avons aussi abordé la notion du développement en rapport avec l’immigration, en sachant que les théories du développement s’appuient sur des principes qui relèvent en effet de la théorie économique. Nous en avons nommé quelques-uns déjà ; il y a la circulation constante des échanges qui favorise l’accumulation, laquelle accumulation est un facteur de la production et de la croissance.

Ce sont tous des principes de base sur lesquels reposent les théories économiques et les théories du développement. Ainsi, pendant longtemps, les principes de l’économie élaborés par les premiers théoriciens de l’économie classique, Adam Smith (1723-1790), David Ricardo (1772-1823) et Jean-Baptiste Say (1767-1832), ont servi de base aux théories du développement économique et du développement, car à cette époque le développement serait assimilé au développement économique.

La théorie standard explique l’existence de clivages sociaux concernant la détermination de la politique d’immigration par le transfert de revenus entre les groupes nationaux générés par l’admission d’immigrés. L’arrivée d’étrangers avec des facteurs de production modifie la dotation en facteurs relatifs de l’économie d’accueil et, par conséquent, le revenu que les nationaux tirent de leur participation à une activité productive.

Le rapport du Conseil de l’Europe sur la migration publiée en 2019, contredit toutes les idées reçues selon lesquelles les migrants menacent les systèmes d’emploi et de sécurité sociale dans les pays où ils s’installent. Ce rapport affirme que les migrants contribuent de manière décisive à la richesse économique et culturelle des pays qui les reçoivent.

Pendant plusieurs années en France, la problématique de l’immigration et l’intégration sont présentées comme des problèmes majeurs systématiquement mis au centre du débat public sous l’impulsion de l’extrême droite sans que nous ayons vérifié les désastres sociaux et culturels annoncés.

La France dans son ensemble est la plus ancienne terre d’accueil de l’immigration, cela sous entends que l’immigration n’est pas un problème et elle n’est pas un coût.

Des études économiques et démographiques montrent qu’une politique d’immigration plus ambitieuse en termes d’accueil aurait des répercussions positives sur les finances publiques. Ce qu’il ne faut pas oublier, les immigrés participent à la création des richesses de pays d’accueil. Leur contribution au développement est déterminée par de nombreux facteurs, y compris la nature de la migration, où elle est destinée et comment les pays concernés réussissent ou ne réussissent pas à tirer parti du phénomène et à s’attaquer à ses effets négatifs.

Nous pouvons affirmer selon les constats que l’immigration favorisent le développement à condition qu’elle soit bien encadrée et accompagné, elle généra des retombés tant pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine. Un exemple d’une immigration réussie est le cas des Hmong de Guyane qui aujourd’hui à travers leur agriculture contribue au développement de ce territoire.

Nous avons dans seconde temps brosser une revue de la littérature les différentes théories de migration, selon la vision des classiques et néoclassiques.

L’école classique a développé sa théorie sur l’hypothèse d’un statu quo proportionnel aux facteurs de production, que ce soit le travail ou le capital. Cependant, la question de la migration est incorporée dans la théorie classique en ce que Smith échalote que « l’homme est de tous les bagages, le plus difficile à déplacer » et Mill montre que l’immigration peut augmenter le niveau de vie d’une partie de la population du pays d’accueil. Alors que les néoclassiques affirment que le modèle théorique de la volonté migratoire a été découvert dans les économistes Adam Smith (1776) et Friedrich Ratzel (1882), il existe également les « lois » du géographe Ernst Georg Ravenstein (1885) qui sont souvent considérées comme la première tentative explicite de théoriser les causes de la migration sur la base de l’observation de la migration interne. Il a établi une théorie de la migration humaine dans les années 1880 qui constitue encore la base de la théorie moderne de la migration.

Ces théories économiques de migration démontrent l’impact que l’impact apporte. Ces éléments de réponses que nous évoqués nous renvoient à la deuxième problématique sur les facteurs de l’immigration en Guyane.

L’arrivée d’une population sur un territoire apporte une source potentielle de travail supplémentaire, ce qui permettrait théoriquement au pays d’accueil d’augmenter sa croissance Chojnicki et Ragot, (2012). Cette perception n’est justifiée que si les immigrés sont sélectionnés en fonction de leur niveau d’éducation, de leurs qualifications et de leur expérience professionnelle.

Pour répondre au problème posé dans l’introduction de notre thèse, nous nous inspirerons de la littérature existante, y compris les travaux de thèse de chercheurs tels que Camille Bechet, Nisima Moujoud, Anne Jolivet, Frédéric Piantoni ainsi que certains articles scientifiques sur le sujet que nous jugeons utiles. Ces données nous ont permis de faire une analyse, les conditions de travail de la population immigrée et non immigrée. Nous avons aussi fait un constat sur les conditions de logement de la population.

Au niveau de l’emploi, on constate que les immigrés qui sont arrivés avant l’année 2000 ont eu le temps de s’insérer et ont pu trouver un emploi avec un contrat à durée indéterminée. Plus ils sont anciens sur le territoire, plus ils sont nombreux à s’insérer professionnellement, ce qui veut dire que la durée d’habitation sur le territoire joue sur l’intégration.

En revanche, pour les chômeurs, quelle que soit leur ancienneté sur le territoire, la durée ne joue pas : la part des chômeurs reste constante. La situation de précarité (chômage, pauvreté ou l’absence de revenu) incite une catégorie de la population à trouver des ressources financières en recourant à des activités informelles. Les populations immigrées brésiliennes et surinamaises sont les plus touchées par cette forme d’emploi. Concernant les conditions de logement, les immigrés sont trois fois plus nombreux à vivre dans une habitation de fortune. Par ailleurs, les immigrés vivent moins en famille que la population non immigrée.

Cette étude empirique consiste en l’analyse des données de notre échantillon d’enquête sur le terrain afin d’identifier une affirmation ou une réfutation de nos hypothèses sur les facteurs explicatifs de l’immigration. La spécification de ce modèle était fondée sur certaines leçons tirées de la littérature empirique. Une attention particulière a été accordée afin que les résultats des estimations de ce modèle puissent contribuer à l’affirmation d’hypothèses sur les raisons qui encouragent ces personnes à immigrer en Guyane.

Rappelons que le modèle Probit est un type de modèle économétrique avec choix binaire. C’est-à-dire un choix entre deux options. Elle se caractérise par le fait qu’elle est basée sur une distribution cumulative normale standard. Une distribution cumulative normale standard liée à une variable aléatoire est une fonction qui signale la possibilité que ladite variable ait une valeur inférieure ou égale à un certain nombre, qui fonctionne comme un seuil. Tout d’abord, nous avons une équation qui explique la variable dépendante Y, et ce, en fonction d’une ou plusieurs variables indépendantes X.

Les résultats obtenus, les variables Revenu (salaire), statut social de la Guyane, lien familial et Âge ont un effet global significatif sur la probabilité de migration (la volonté d’un individu de migrer) en Guyane française. Les statistiques sur la variable dépendante moyennent (moyenne de la variable dépendante) indiquent que la proportion d’immigrants est de 78 %. Le R2 de Mac Fadden est égal à 0,560000. Cette valeur indique que 56 % des fluctuations de la probabilité d’immigration s’expliquent par les variables mentionnées ci-dessus.

Tout fois, lors de nos enquêtes de terrains, nous avons constaté à travers les résultats des données qu’un immigré sur quatre arrive en Guyane sans visa afin d’effectuer une demande d’asile. La stratégie de ces migrants était de demander l’asile à la frontière afin que la police aux frontières leur favorise l’entrée sur le territoire avec un laisser-passer à comparaître qui les amène à la préfecture pour leur procédure de demande d’asile, même s’ils savent que leur demande n’a aucune chance d’obtenir un résultat favorable. La plupart de ceux qui obtiennent un premier titre de séjour résident déjà sur le territoire depuis plus de 6 ans en moyenne.

Pour finir notre dernier problématique consiste à voir s’il y un lien entre le chômage et l’immigration en Guyane. Nous avons dans un premier temps défini le chômage, ses différentes catégories, nous définit également le marché du travail suivi d’un diagnostic de l’économie en Guyane. Nous avons aussi fait un constat sur les conditions de logement de la population. Au niveau de l’emploi, on constate que les immigrés qui sont arrivés avant l’année 2000 ont eu le temps de s’insérer et ont pu trouver un emploi avec un contrat à durée indéterminée. Plus ils sont anciens sur le territoire, plus ils sont nombreux à s’insérer professionnellement, ce qui veut dire que la durée d’habitation sur le territoire joue sur l’intégration.

En revanche, pour les chômeurs, quelle que soit leur ancienneté sur le territoire, la durée ne joue pas : la part des chômeurs reste constante. La situation de précarité (chômage, pauvreté ou l’absence de revenu) incite une catégorie de la population à trouver des ressources financières en recourant à des activités informelles. Les populations immigrées brésiliennes et surinamaises sont les plus touchées par cette forme d’emploi. Concernant les conditions de logement, les immigrés sont trois fois plus nombreux à vivre dans une habitation de fortune. Par ailleurs, les immigrés vivent moins en famille que la population non immigrée.

Nous avons fait l’analyse de régression simple qui consiste à étudier la dépendance d’une variable dit variable expliquée à une ou plusieurs autres variables dit variables explicatives. Considérons deux variables Y et X. On distingue la linéarité dans les variables et les paramètres et les résultats d’analyse empirique révèle que :

Toutes les estimations et les résultats des tests que nous avons effectués montrent de manière significative le lien entre le chômage et l’immigration. L’immigration semble donc avoir un lien avec le chômage, mais cet effet reste transitoire dans la mesure où le capital est un facteur cumulatif de production. Si nous assouplissons l’hypothèse du stock de capital fixe et considérons que le stock de capital peut être immédiatement ajusté, une augmentation de la main-d’œuvre disponible, via l’immigration, n’entraîne qu’une baisse temporaire des salaires.

Lorsque la quantité de travail augmente, le ratio capital-travail diminue et les entreprises ont tendance à augmenter le capital, avant que le ratio capital-travail ne revienne à son niveau précédent. Si la dotation en capital était très sensible aux prix, une augmentation de la main-d’œuvre étrangère encouragerait les entrées de capitaux dans le pays d’accueil, ce qui rétablirait en fin de compte le ratio capital/main-d’œuvre qui prévalait avant le choc économique causé par l’immigration.

Le manque de soutien efficace aux migrants aura des effets négatifs de l’immigration sur l’économie du pays d’accueil. Des activités informelles peuvent survenir, ce qui peut créer un déséquilibre sur le marché du travail.

L‘apport de cette thèse a été de proposer :

  • Une revue de littérature théorique et surtout empirique sur les conséquences économiques de l‘immigration dans les pays d‘accueil,
  • Une étude sur les facteurs explicatifs de l’immigration en Guyane par le modèle Probit, Logit.
  • Une étude empirique sur les liens entre l’immigration et le chômage à partir d’une analyse de régression simple.
  • Des recommandations émis afin de favoriser une meilleure prise en charge des immigrés.

Compte tenu de notre approche et de nos résultats, certaines limites et perspectives pour les recherches futures peuvent être formulées. Le thème de l’immigration est très vaste et compte tenu du temps de ce travail de recherche, nous n’avons pas pu aborder tous les aspects de la population immigrée et dresser un profil exhaustif de cette population. Aussi dans cette thèse, nous n’avons pas pu aborder les activités informelles que fait la population immigrée pour survivre face à leur situation de précarité. Toutefois, il serait bien d’envisager une étude quantitative sur la contribution économique des personnes en situation irrégulière pour mon post-doctorat.

Abstract

In French Guiana, the diversity of the population is the result of successive waves of migratory arrivals. It is composed mainly of Amerindians, Creoles, Brown Blacks, Asians and Metropolitans in the early 1960s. It then diversified with the arrival of native immigrants from Brazil, Haiti, Guyana, Suriname or Saint Lucia. Until the 80s, the great waves of immigration to Guiana testify to the political instability in the surrounding countries: political unrest in Haiti, civil war in Suriname, social and economic problems in Guyana.

Today, this territory remains an island of wealth in the heart of South America and many immigrants come to settle there for economic or family reasons. In addition, we must not forget the permeability of the borders that have made Guyana a land of migrations: two border rivers, the forest to the south and the sea to the north. The number of immigrants in the Guyanese population was stable in 1990. Subsequently, between 1990 and 1999 a decrease took place.

According to INSEE in 2020, immigrants represent 30% of the population of French Guiana. This is the highest regional reception rate ahead of Île-de-France (17.6%) and Alsace (10.3%). While the origin of the immigrant population has changed over time, its profile has also changed: there are now more women than men.

Apart from migratory events in this territory, precariousness also affects a good number of the population. It mainly concerns active people in precarious employment, whether immigrant or non-immigrant. According to the study report carried out jointly by the National Institute of Statistics of Economic Studies (INSEE) and the Directorate of the Environment and Housing Development in French Guiana (DEAL) in 2014 on housing, 15% to 20% of the Guyanese population does not currently have access to basic infrastructure (drinking water, electricity, telephone, housing etc.); 30% of Guyanese households in the coastal strip live in overcrowding compared to 9% in metropolitan France.

Immigration, too often forgotten, not only generates negative repercussions, is not completely detached from political will. History has taught us that Guiana was built in part by immigration, the driving force behind the development of this territory, whatever its origin, whether it is intended or forced. Today on Guyanese territory, a significant part of immigrants actively participate in the economic life and development of the territory. The purpose of this thesis is to demonstrate from an economic, social and cultural point of view the most likely and objective vision of the impact of immigration in the Guyanese economy.

As a result, a number of questions have emerged and will guide the realization of this research work. Indeed, our initial question was to try to understand: If immigration promotes development, what are the explanatory factors of immigration to Guiana? And finally, is there a link between immigration and unemployment?

To answer the questions posed, this thesis will be structured around two main parts, the first part of which is entitled, migration and the context of development. In this part, we have two chapters, the first of which deals with the context of the regionalization of development and migration and the second, the theories and models of migration.

The second part, migration and imbalance, has two chapters, of which chapter 3 deals with the study of explanatory factors by a probit model, and the last chapter deals with the labour market, unemployment and employment in French Guiana. This thesis does not aim to index immigration but aims to highlight the different challenges of immigration from an economic, environmental, health, social and societal point of view, in order to make recommendations to improve the migration policies already in place.

The choice of the subject was born from a desire to establish a real observation on the real situation of this territory, and to qualify the words of those who could consider immigrants or immigration as a burden while forgetting that this population represents a significant proportion of the Guyanese population. They participate in an important part of the economy of this territory through their consumption and business creation.

The results of our research on a theoretical and empirical level

To answer our first problem, in the first part, we presented an overview of the migration situation in the world with a focus on the share of international migrants which is estimated at 272 million in 2019, or 3.5% of the world’s population. These international migrants actively participate in the economic development of their host countries.

We too make a historical reminder of the periods of migratory wave in Europe, more precisely in France with the various policies adopted by the State, after the Second World War. In connection with the context of our subject, we presented the history of the settlement of French Guiana through French migration policy. These findings show that today, Guiana is characterized by a great diversity and constant mobility of border communities. Its population is composed of several groups, long a land of immigration, coexist today on the territory, Creoles, Businenges, Amerindians, Hmong, Africans, but also metropolitans and other communities of more recent immigration through the different waves of migration.

We have also addressed the notion of development in relation to immigration, knowing that development theories are based on principles that are indeed part of economic theory. We have named a few already; there is the constant circulation of trade which favours accumulation, which accumulation is a factor of production and growth.

These are all basic principles on which economic theories and development theories are based. Thus, for a long time, the principles of economics elaborated by the first theoreticians of classical economics, Adam Smith (1723-1790), David Ricardo (1772-1823) and Jean-Baptiste Say (1767-1832), served as the basis for theories of economic development and development, because at that time development would be equated with economic development.

Standard theory explains the existence of social cleavages concerning the determination of immigration policy by the transfer of income between national groups generated by the admission of immigrants. The arrival of foreigners with factors of production changes the relative factor endowment of the host economy and, consequently, the income that nationals derive from their participation in productive activity.

The Council of Europe’s report on migration published in 2019 contradicts all conventional wisdom that migrants threaten employment and social security systems in the countries where they settle. The report states that migrants contribute decisively to the economic and cultural wealth of the countries that receive them.

For several years in France, the issue of immigration and integration were presented as major problems systematically put at the center of public debate under the impetus of the extreme right without us having verified the social and cultural disasters announced. The France as a whole is the oldest land of immigration, implying that immigration is not a problem and it is not a cost.

Economic and demographic studies show that a more ambitious immigration policy in terms of reception would have a positive impact on public finances. What should not be forgotten, immigrants participate in the creation of the wealth of host countries. Their contribution to development is determined by many factors, including the nature of migration, where it is destined and how successful or unsuccessful countries are in taking advantage of the phenomenon and addressing its negative effects.

We can affirm according to the observations that immigration promotes development provided that it is well supervised and accompanied, it generates benefits for both the host countries and the countries of origin. An example of successful immigration is the case of the Hmong of Guyana who today through their agriculture contributes to the development of this territory. We then wrote a review of the literature on the different theories of migration, according to the vision of the classics and neoclassicals.

The classical school developed its theory on the assumption of a status quo proportional to the factors of production, be it labor or capital. However, the question of migration is incorporated into classical theory in that Smith shallots that « man is of all baggage, the most difficult to move » and Mill shows that immigration can raise the standard of living of part of the population of the host country.

While neoclassicists claim that the theoretical model of the migratory will was discovered in the economists Adam Smith (1776) and Friedrich Ratzel (1882), there are also the « laws » of the geographer Ernst Georg Ravenstein (1885) which are often seen as the first explicit attempt to theorize the causes of migration on the basis of the observation of internal migration. He established a theory of human migration in the 1880s that still forms the basis of modern migration theory.

These economic theories of migration demonstrate the impact that impact brings These elements of answers that we mention refer us to the second problem on the factors of immigration in French Guiana. The arrival of a population on a territory brings a potential source of additional work, which would theoretically allow the host country to increase its growth Chojnicki and Ragot, (2012). This perception is justified only if immigrants are selected on the basis of their level of education, qualifications, and professional experience.

To answer the problem posed in the introduction of our thesis, we will draw inspiration from the existing literature, including the thesis work of researchers such as Camille Bechet, Nisima Moujoud, Anne Jolivet, Frédéric Piantoni as well as some scientific articles on the subject that we deem useful. These data allowed us to make an analysis of the working conditions of the immigrant and non-immigrant population.

We also made an observation on the housing conditions of the population. In terms of employment, immigrants who arrived before 2000 had time to integrate and were able to find a job with a contract of indefinite duration. The older they are in the territory, the more they are professionally integrated, which means that the duration of residence on the territory plays on integration.

On the other hand, for the unemployed, regardless of their length of service in the territory, the duration does not play a role: the share of the unemployed remains constant. The precarious situation (unemployment, poverty, or lack of income) encourages a category of the population to find financial resources through informal activities. The Brazilian and Surinamese immigrant populations are the most affected by this form of employment. In terms of housing conditions, immigrants are three times more likely to live in a makeshift dwelling. On the other hand, immigrants live less in families than the non-immigrant population.

This empirical study consists of analyzing data from our field survey sample to identify a claim or rebuttal of our assumptions about the explanatory factors of immigration. The specification of this model was based on some lessons learned from the empirical literature. Particular attention has been paid so that the results of the estimates in this model can contribute to the assertion of hypotheses about the reasons that encourage these people to immigrate to Guyana. Recall that the Probit model is a type of econometric model with binary choice.

That is, a choice between two options. It is characterized by the fact that it is based on a standard normal cumulative distribution. A standard normal cumulative distribution related to a random variable is a function that signals the possibility that said variable has a value less than or equal to a certain number, which functions as a threshold. First, we have an equation that explains the dependent variable Y, based on one or more independent variables X.

The results obtained, the variables Income (salary), social status of French Guiana, family link and Age have a significant overall effect on the probability of migration (an individual’s willingness to migrate) in French Guiana. Statistics on the dependent variable meannt (mean of the dependent variable) indicate that the proportion of immigrants is 78%. Mac Fadden’s R2 is equal to 0.560000. This value indicates that 56% of fluctuations in the probability of immigration are explained by the variables mentioned above.

However, during our field surveys, we found through the results of the data that one in four immigrants arrives in Guyana without a visa in order to apply for asylum. The strategy of these migrants was to apply for asylum at the border so that the border police would promote their entry into the territory with a pass to appear that brings them to the prefecture for their asylum procedure, even if they know that their application has no chance of obtaining a favorable result.

Most of those who obtain a first residence permit have already resided in the territory for more than 6 years on average. Finally, our last problem is to see if there is a link between unemployment and immigration in French Guiana. We first defined unemployment, its different categories, we also define the labor market followed by a diagnosis of the economy in French Guiana.

We also made an observation on the housing conditions of the population. In terms of employment, immigrants who arrived before 2000 had time to integrate and were able to find a job with a contract of indefinite duration. The older they are in the territory, the more they are professionally integrated, which means that the duration of residence on the territory plays on integration.

On the other hand, for the unemployed, regardless of their length of service in the territory, the duration does not play a role: the share of the unemployed remains constant. The precarious situation (unemployment, poverty or lack of income) encourages a category of the population to find financial resources through informal activities. The Brazilian and Surinamese immigrant populations are the most affected by this form of employment. In terms of housing conditions, immigrants are three times more likely to live in a makeshift dwelling.

On the other hand, immigrants live less in families than the non-immigrant population. We did the simple regression analysis which consists in studying the dependence of a variable called variable explained to one or more other variables called explanatory variables. Consider two variables Y and X. A distinction is made between linearity in variables and parameters and the results of empirical analysis reveals that: All the estimates and results of the tests we have carried out show significantly the link between unemployment and immigration.

Immigration therefore seems to have a link with unemployment, but this effect remains transitory to the extent that capital is a cumulative factor of production. If we relax the fixed capital stock hypothesis and consider that the capital stock can be immediately adjusted, an increase in the available labour force, via immigration, only leads to a temporary fall in wages.

When the amount of labor increases, the capital-labor ratio decreases and firms tend to increase capital, before the capital-labor ratio returns to its previous level. If capital endowment were highly price-sensitive, an increase in foreign labour would encourage capital inflows into the host country, which would ultimately restore the capital-to-labour ratio that prevailed before the economic shock caused by immigration.

The lack of effective support for migrants will have negative effects of immigration on the economy of the host country. Informal activities can occur, which can create an imbalance in the labour market.

The contribution of this thesis was to propose:

  • A review of theoretical and especially empirical literature on the economic consequences of immigration in host countries,
  • A study on the explanatory factors of immigration to French Guiana by the Probit model, Logit.
  • An empirical study on the links between immigration and unemployment based on a simple regression analysis.
  • Recommendations made to promote better care for immigrants.

Given our approach and results, some limitations and perspectives for future research can be formulated. The topic of immigration is very broad and given the time of this research work, we have not been able to address all aspects of the immigrant population and draw up an exhaustive profile of this population. Also in this thesis, we have not been able to address the informal activities that the immigrant population does to survive in the face of their precarious situation. However, it would be good to consider a quantitative study on the economic contribution of people.

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