Claude FLAMAND

Les arboviroses représentent un problème majeur de santé publique qui n’a cessé́ de prendre de l’ampleur au cours des dernières décennies. En dépit de l’impact grandissant de ces maladies dans le monde et du renforcement des systèmes de surveillance dans les pays les plus développés, de nombreuses lacunes persistent dans la compréhension des mécanismes de transmission et de maintien des arbovirus dans les zones exposées. Durant ces dernières années, les travaux de recherche que j’ai mené à l’Institut Pasteur de la Guyane se sont essentiellement attachés à identifier les lacunes épidémiologiques existantes dans le domaine de l’épidémiologie des arboviroses, et à améliorer les connaissances relatives aux caractéristiques cliniques et épidémiologiques des infections transmises par les arbovirus, à l’étude du risque de transmission et de la dynamique spatio-temporelle de ces pathogènes à partir de données d’enquête sérologique et à l’identification des déterminants de la transmission (environnementaux, socio-comportementaux, …).

Des approches multidisciplinaires ont pour cela été utilisées, en s’articulant autour de l’épidémiologie, des biostatistiques, de la modélisation mathématique, des sciences humaines et sociales et de la santé publique. Ces travaux se sont fortement appuyés sur la collecte des données relatives à la santé des populations et à l’utilisation d’outils statistiques et cartographiques visant à analyser ces données pour en extraire une information nécessaire à l’évaluation du risque, au contrôle des maladies et à l’anticipation des situations de menaces sanitaires. Les actions réalisées ont pour cela nécessité un travail d’interface particulièrement important entre les institutions de recherche et les autorités et institutions de santé publique présentes en Guyane.