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Mise à jour le 13 décembre 2022 à 09:50 am

Politiques linguistiques familiales des Palikur de Saint-Georges de l’Oyapock en Guyane française. Poids des langues, idéologies, pratiques langagières

Madame Isabelle COL-MARTIN, présentera ses travaux en vue de l’obtention du Doctorat


Sujet :Politiques linguistiques familiales des Palikur de Saint-Georges de l’Oyapock en Guyane française. Poids des langues, idéologies, pratiques langagières.
Co-directeurs de thèse : Monsieur Abdelhak QRIBI, Maitre de conférence- HDR en sciences de l’éducation à l’Université de Guyane
Laboratoire de rattachement : EA MINEA
Spécialité : –
Date : Le vendredi 10 décembre 2021 à 09h00 (Heure de Guyane). Université de Guyane, Amphithéâtre A

Résumé

Cette étude a été menée sur un terrain de recherche situé dans l’Est de la Guyane française, plus précisément dans la commune de Saint-Georges de l’Oyapock. Elle s’intéresse particulièrement à la communauté amérindienne parikwene qui fait partie des sept groupes d’Amérindiens présents sur ce territoire (Alby & L’église, 2005) et dont la langue première est le parikwaki. Cette langue est une langue minorisée au regard des langues dominantes d’un point de vue statutaire et numérique (français, créole, portugais). Elle est enseignée en contexte scolaire seulement dans le cadre du dispositif ILM (intervenant en langue maternelle) depuis la fin des années 2000. Cependant l’impact de ce dispositif ne présente pas forcément des conditions d’une réelle revalorisation du parikwaki dans les représentations familiales.

La recherche menée se rapporte au champ des politiques linguistiques familiales. Elle aborde la question des pratiques langagières de ces familles parikwene sous l’angle des idéologies linguistiques (ce que les familles pensent des langues), de la gestion des langues (ce qu’elles essaient de faire avec les langues) et des pratiques langagières (ce qu’elles font avec les langues).

Ce travail montre que les familles palikurophones ont des pratiques linguistiques dynamiques, variées et complexes qui s’inscrivent dans un contexte où leur langue, le parikwaki, une langue vernaculaire (Renault-Lescure & Goury : 2009), se trouve en contact avec de nombreuses autres langues et est minorisée à l’égard de la langue dominante le français, de la langue régionale le créole guyanais mais aussi du portugais du Brésil du fait de son poids démographique, économique et de son statut de langue frontalière (Leconte & Caïtucoli, 2003). Face aux langues dominantes en présence, aux politiques linguistiques des Etats qui influencent les choix linguistiques des familles et au poids des discours institutionnels (notamment ceux véhiculés en contexte scolaire), les familles se retrouvent donc confrontées à la nécessité de mener des actions déterminantes pour le maintien ou non de leurs langues. Les adultes se retrouvent ainsi face à des choix qui consisteront soit à imposer un choix de langue en orientant ainsi les pratiques linguistiques des enfants dans le foyer ou alors de transmettre d’autres langues à leurs enfants (Deprez 1996). C’est donc bien au cœur des familles que se jouent les processus de transmission au travers de pratiques langagières plurilingues qui se caractérisent par leur hétérogénéité. Cette recherche montre ainsi qu’il existe une très grande variabilité dans les stratégies mises en œuvre par les familles et qu’en dépit de ce contexte macro-sociolinguistique (statut, fonction et poids numérique des langues), il existe une diversité de facteurs proximaux en rapport avec les trajectoires personnelles et les projets de vie qui influent les politiques linguistiques familiales menées.

Parikwene Family Language Policies in Saint-Georges de l’Oyapock (French Guiana). Language Weight, Ideologies, Language Practices.

Abstract

This study was conducted on a research field located in eastern French Guiana, more precisely in the town of Saint-Georges de l’Oyapock. The study specifically looks at the Parikwene, an indigenous community belonging to the seven Amerindian groups present on the territory (Alby & Léglise, 2005), and whose first language is Parikwaki. This is a minorised language compared to the dominant languages in terms of statutory and numerical representations (French, Creole, Portuguese). It has been taught at school only within the framework of the “ILM” scheme (“Intervenant en Langue Maternelle”: Native Language Speaker) since the end of the 1990s. However, the impact of such a scheme does not necessarily offer the conditions for a true revaluation of Parikwaki in family representations.

Our investigation relates to the field of family language policies. It deals with the question of language practices among Parikwene families under the perspective of language ideologies – what the families think of languages –, language management – what they try to do with languages –, and language practices – what they do with languages. This work shows that Parikwaki-speaking families have dynamic, varied and complex language practices which fall within a context where their language – a vernacular language (Renault-Lescure & Goury, 2009) – finds itself in contact with numerous other languages and is therefore minoritised compared to French (the dominant language), French Guiana’s Creole (the regional language), and also Brazilian Portuguese due to its demographic and economic weight as well as its neighbour language status (Leconte & Caïtucoli, 2003).

Faced with the existing dominant languages, the States’ language policies influencing families’ linguistic choices, and the weight of the institutional discourse – especially that conveyed in the school environment –, families will therefore need to take decisive action for the maintenance or not of their language. Adults then find themselves confronted with choices which will consist either in imposing a language on their children, thus orienting language practices, or passing on other languages to their children (Deprez, 1996). Transmission processes hence lay at the heart of families through multilingual language practices which are characterised by their heterogeneity. This research thus shows that there is great variability in the strategies implemented by the families, and that despite the macro-socio-linguistic context (status, function and numerical weight of other languages), there is also a diversity of proximal factors in relation to personal trajectories and life projects which influence family linguistic policies

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