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Mise à jour le 9 janvier 2023 à 11:20 am

Résistance aux insecticides : importances dans la transmission du virus chikungunya par les moustiques Aedes aegypti

Madame WANG Lanjiao, présentera ses travaux en vue de l’obtention du Doctorat.


Sujet : « Résistance aux insecticides : importances dans la transmission du virus chikungunya par les moustiques Aedes aegypti ».
Doctorant :  Madame WANG Lanjiao
Directeur de thèse : Madame Isabelle DUFOUR et Monsieur Mirdad KAZANJI
Date : jeudi 8 novembre 2018 à 14h00 à l’Institut Pasteur à Paris

Résumé

Le moustique Aedes aegypti est le vecteur principal du Chikungunya, en l’absence de vaccins efficaces et de traitements disponibles, la lutte anti-vectorielle reste la stratégie principale de prévention et de défense pour le contrôle de la maladie. Néanmoins le problème de la résistance aux insecticides est en train de s’aggraver, notamment à cause de l’augmentation de la fréquence des luttes chimiques contre les intenses épidémies d’arbovirus, frappant partout dans le monde. Nous voulons comprendre l’importance de la résistance à l’insecticide dans le contexte de la transmission du virus Chikungunya par les moustiques Aedes aegypti.

A partir de la population de moustiques de l’Ile Royale considérée comme la population la moins résistante en Guyane, 4 lignées de moustiques IR03, IR05, IR13 et IR 36 présentant différents profils de résistance à l’insecticide deltaméthrine ont été isolées, des tests biologiques et moléculaires ont été réalisés pour caractériser les mécanismes de résistance au niveau de leur phénotype et de leur génotype. Les résultats montrent que IR03 n’a qu’une résistance métabolique, que IR05 possède à la fois les résistances kdr et métabolique, et que IR13/36 est doté d’une faible résistance métabolique.

Plus de 600 femelles ont été infectées oralement par le virus Chikungunya en utilisant un système de gorgement artificiel. Pour chaque individu, 3 séries d’échantillons (l’intestin moyen, la tête et la salive) sont récoltés indépendamment pour y quantifier le virus, afin de définir sa compétence vectorielle par trois paramètres : le taux d’infection, le taux de dissémination et le taux de transmission. Les résultats montrent qu’il existe des différences significatives dans la compétence vectorielle, plus spécifiquement dans le taux de dissémination de l’intestin moyen à tout le corps du moustique au fil du temps, qui est plus bas dans la lignée la plus résistante.

Ensuite, pour étudier les interactions entre les mécanismes résistants et la barrière de l’intestin moyen, les niveaux d’expression de certains gènes (CYP 6BB2, CYP 6N12, GST2, Trypsine) qui sont associés directement ou indirectement à la résistance à la deltaméthrine ont été mesurés sur des intestins moyens datant de 7 jours après le repas sanguin infectieux, que la tête soit positive ou négative. En complétant ces niveaux d’expression avec l’information du génotype kdr, les résultats montrent que la surexpression des enzymes de détoxification et l’existence des mutations kdr pourraient avoir un effet significatif sur la dissémination du virus dans le corps des moustiques.

Enfin, concernant le coût de la résistance qui est un des facteurs important pour évaluer la capacité vectorielle des moustiques résistants, les lignées isofemelles se manifestent plus clairement en termes de reproduction de la population (temps de ponte, fécondité et fertilité) que de développement des stades immatures y compris avec le temps de développement larvaire, les larves et les nymphes mortes, et le sex ratio.

En conclusion, toutes les données obtenues fournissent une meilleure compréhension sur l’existence des interactions entre la résistance aux insecticides et la capacité vectorielle chez les moustiques. Même si plus de manipulations concernant des validations fonctionnelles ou des recherches plus approfondies peuvent être déclenchées sur la base de ces travaux, nous avons déjà plus d’informations pour aider à adapter ou améliorer la réponse de la lutte anti-vectorielle, afin d’établir le meilleur compromis entre l’efficacité de la lutte et l’augmentation de la résistance.

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