Passer au contenu principal
recherche
Mise à jour le 21 décembre 2022 à 02:01 pm

Approche intégrative de l’épidémiologie de la maladie de Hansen en Guyane : interface homme-animal-environnement

Madame Roxane SCHAUB, présentera ses travaux en vue de l’obtention du Doctorat


Spécialité : Recherche clinique, innovation technologique, santé publique
Sur le sujet : Approche intégrative de l’épidémiologie de la maladie de Hansen en Guyane : interface homme-animal-environnement.
Laboratoire de rattachement : UMR TBIP
Co-Directeurs de thèse : Monsieur Pierre COUPPIE, HDR, PU-PH, Chef du service de dermatologie au Centre Hospitalier de Cayenne, UFR Santé de l’Université de Guyane et Monsieur Benoît DE THOISY, Docteur vétérinaire, HDR, Chercheur au Laboratoire des interactions Virus-Hôtes de l’Institut Pasteur de Guyane.
La soutenance sera publique et aura lieu à : Université de Guyane à l’Amphithéâtre A l’ Institut Pasteur de la Guyane à bibliothèque Hervé Alexandre Floch. Le lundi 19 décembre 2022 à 10h00 (heure de Guyane)

Résumé

De nouveaux cas de maladie de Hansen (MH), dus aux bacilles Mycobacterium leprae (Mla) et M. lepromatosis (Mlo), sont diagnostiqués chaque année. Le facteur de risque principal est le contact avec un malade, mais d’autres modes de contamination sont aussi suspectés. Le tatou est un réservoir avéré de la souche 3I de Mla aux Etats-Unis. Les risques zoonotiques et environnementaux sont mal connus en Amazonie, qui abrite plusieurs espèces de tatous et où survient la majorité des cas du nouveau monde, en particulier au Brésil. En Guyane (GF), environ 10 nouveaux patients, majoritairement brésiliens, sont diagnostiqués chaque année. Notre objectif était d’améliorer la compréhension des réservoirs et modes de transmission de la MH en GF, par la détection des bacilles chez les tatous et dans la terre, l’évaluation du risque zoonotique chez les patients, et la comparaison des souches présentes chez l’homme et le tatou.

Nous avons évalué l’infection dans les tissus et le sang de tatous prélevés entre 1994 et 2021, par biologie moléculaire (qPCR RLEP pour Mla et RLPM pour Mlo), sérologie (glycolipide phénolique-1 (PGL-1) et Leprosy IDRI Diagnostic-1 (LID-1)) et histopathologie. Des qPCR RLEP et RLPM ont été réalisées dans les biopsies cutanées des patients hanséniens diagnostiqués entre 2006 et 2022. Une étude cas-témoins a exploré les liens entre MH et expositions à risque, en particulier le contact avec les tatous. Les sérologies PGL-1 et LID-1 ont été réalisées chez des chercheurs d’or brésiliens. Les Mla des échantillons humains et animaux positifs en qPCR RLEP ont été génotypés par séquençage Illumina, et comparés. La détection des bacilles a aussi été effectuée par biologie moléculaire dans la terre de terriers de tatous et d’une ancienne léproserie.

L’infection est présente chez 21,5 % des tatous de 3 espèces. Les Mla séquencés étaient de génotype 4P chez un tatou et 1D, 4O et 4N chez six patients. Tous ces génotypes sont présents chez l’homme dans les pays voisins. L’étude cas-témoins, du fait des biais inhérents, n’a pas permis de confirmer avec certitude le lien épidémiologique entre le contact avec les tatous et la MH. Les chercheurs d’or, avec une séroprévalence de 56,1 % pour la MH, sont très exposés aux bacilles. Des échantillons de terriers de tatous étaient aussi positifs en qPCR RLEP. Mlo n’a été détecté ni chez les patients, ni chez les tatous, ni dans la terre.

Cette approche intégrative éco-épidémiologique de la MH a permis de mettre en évidence un réservoir enzootique important chez les tatous et un risque zoonotique probable en GF et en Amazonie. La souche 4P de Mla, décrite ici pour la première fois chez un animal, indique que plusieurs évènements de transmission ont lieu entre hommes et tatous, et que dans une même région ils sont porteurs des mêmes souches. La terre semble jouer un rôle important dans la transmission intra et inter réservoirs.

Mots-clefs : maladie de Hansen, Mycobacterium leprae, Mycobacterium lepromatosis, Cingulata, zoonose, Guyane.

Abstract

An integrative approach to the epidemiology of Hansen’s disease in French Guiana: human-animal-environment interface

New cases of Hansen’s disease (HD), caused by the bacilli Mycobacterium leprae (Mla) and M. lepromatosis (Mlo), are diagnosed each year. The main risk factor is the contact with a patient, but other modes of contamination are also suspected. The armadillo is a known reservoir of the 3I strain of Mla in the USA. Zoonotic and environmental risks are poorly understood in the Amazon, which is home to several armadillo species and where most New World cases occur, particularly in Brazil. In French Guiana (FG), approximately 10 new patients, mostly Brazilians, are diagnosed each year. Our objective was to improve the understanding of the reservoirs and modes of transmission of HD in FG, by detecting bacilli in armadillos and in soil, assessing the zoonotic risk in patients, and comparing strains in humans and armadillos.

We assessed infection in tissues and blood of armadillos collected between 1994 and 2021, by molecular biology (qPCR RLEP for Mla and RLPM for Mlo), serology (phenolic glycolipid-1 (PGL-1) and Leprosy IDRI Diagnostic-1 (LID-1)) and histopathology. RLEP and RLPM qPCR were performed on skin biopsies of HD patients diagnosed between 2006 and 2022. A case-control study explored the links between HD and exposures at risk, in particular contact with armadillos. PGL-1 and LID-1 serologies were performed in Brazilian gold miners. The Mla of positive human and animal samples by RLEP qPCR were genotyped by Illumina sequencing and compared. Detection of bacilli was also performed by molecular biology in soil from armadillo burrows and a former leprosarium.

Infection was found in 21.5% of armadillos of 3 species. The sequenced Mla were of genotype 4P in one armadillo and 1D, 4O and 4N in six patients. All these genotypes are present in humans in neighbouring countries. The case-control study, due to inherent biases, could not confirm with certainty the epidemiological link between contact with armadillos and HD. Gold miners, with a seroprevalence of 56.1% for HD, are highly exposed to the bacilli. Armadillo burrow samples were also positive by qPCR RLEP. Mlo was not detected in patients, armadillos, or soil.

This integrative eco-epidemiological approach to MH revealed a significant enzootic reservoir in armadillos and a probable zoonotic risk in FG and Amazonia. The 4P strain of Mla, described here for the first time in an animal, indicates that several transmission events take place between humans and armadillos, and that in the same region they carry the same strains. Soil seems to play an important role in intra- and inter-reservoir transmission.

Keywords: Hansen’s disease, Mycobacterium leprae, Mycobacterium lepromatosis, Cingulata, zoonosis, French Guiana.

Contact

Pour qu’une réponse appropriée puisse vous être apportée :

1. Choisissez avec attention votre destinataire


2. Rédigez votre message en apportant le plus de précisions.


3. Renseignez tous les champs obligatoires (*)

ED

École doctorale

M. Bertrand DE TOFFOL
Directeur

Mme Rachelle HO-COUI-YOUN
Gestionnaire Administratif et Financier
05 94 27 27 82

Fermer le menu

Université de Guyane | multiplions les possibles

fr_FRFrançais