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La lutte des migrants pour la liberté de circulation : le cas de la frontière franco-italienne et de la ville frontalière de Vintimille

Par 01/12/2023juin 17th, 2024• LEEISA, • MINEA4 min. de lecture
La lutte des migrants pour la liberté de circulation : le cas de la frontière franco-italienne et de la ville frontalière de Vintimille

Dans le cadre du séminaire « Frontières, circulations, interculturalités et interactions Hommes-Milieux », les laboratoires LEEISA et MINEA, en collaboration avec DFR LSH, vous proposent une conférence intitulée « La lutte des migrants pour la liberté de circulation : le cas de la frontière franco-italienne et de la ville frontalière de Vintimille », le vendredi 8 décembre 2023 de 16h à 20h en F 108.

C ette communication vise à décrire la bataille entre le mouvement social autonome de la migration et le régime de mobilité européen et national dans le contexte de ce que l’on appelle « frontières intérieures de l’espace de libre circulation Schengen ».

La réintroduction par la France des contrôles le long de la frontière nationale avec l’Italie doit être évaluée dans le contexte européen plus large de la « crise » déclenchée par l’importance des migrations ces dernières années. Depuis 2015, en effet, les pratiques de contrôle et de refoulement des mouvements non autorisés ont commencé à se matérialiser dans les trains et les bus transfrontaliers, sur les routes de province, aux péages autoroutiers et même sur les sentiers de montagne au détriment des personnes racisées. Cela n’a pas entraîné l’arrêt des flux migratoires, car les personnes parviennent toujours à passer, mais a augmenté le coût humain des voyages en termes de morts, de blessures, de fatigue et de souffrances. À cet égard, les pratiques d’auto-organisation des migrants, les infrastructures sociales de solidarité européenne et l’environnement non-humain ont joué un rôle clé en permettant aux mouvements non autorisés d’avoir lieu.

Vintimille est située sur la côte ligure, à seulement 6 km de la frontière franco-italienne. Cette ville de 20.000 habitants, située au cœur d’une zone frontalière historiquement poreuse, présente une importante tradition de commerce, de coutumes et d’activités de contrebande. La réintroduction des contrôles frontaliers en 2015 a radicalement remodelé le paysage social du lieu tel qu’il était devenu après la libéralisation de la circulation dans le cadre de l’accord de Schengen. La ville est devenue à la fois un lieu d’attente et hub d’information informel pour les personnes en déplacement, et un site de gestion, de discrimination et de répression de la population migrante.

Le Ponente ligure déformé par la sensibilité de l’écrivain de San Biagio della Cima, avec ses innombrables petites histoires frontalières, apparaît comme le protagoniste absolu du récit et l’entité frontalière le caractérise de manière décisive. Le rapport de l’écriture de Biamonti avec la frontière est intime et intense, et le lecteur peut s’en inspirer pour réfléchir sur des thèmes chers à l’auteur : avant tout, l’ancienne pietas méditerranéenne au milieu de la tempête de l’histoire.

À propos du conférencier
Ivan Bonnin est un sociologue critique actuellement chercheur postdoctoral à l’Université de Gênes. Ses intérêts de recherche vont des études sur les frontières au racial capitalism en Europe et dans la Méditerranée, de la théorie sociale aux relations internationales « d’en bas ». Depuis 2015, Ivan a beaucoup travaillé sur la zone frontalière de Vintimille, où il a mené des analyses ethnographiques de différents types. En tant que sociologue et activiste, il croit en l’énergie transformatrice de la solidarité et soutient les pratiques de démocratie radicale.

Mise à jour le : 17/06/24 à 02:04