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Dans le cadre du cycle des conférences du DFR LSH, le Département propose une nouvelle conférence, qui aura lieu le jeudi 13 décembre à 18h30, à l’Amphi C du bâtiment C et qui s’intitule « La Frontière entre les États-Unis et le Mexique à travers le prisme de la culture populaire contemporaine ». Cette conférence est gratuite et ouverte à tous.

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Ce proverbe bien connu résume combien il est difficile pour le Mexique d’être le voisin de l’État le plus puissant au monde. La frontière entre Mexique et États-Unis est le résultat d’un long processus impérial qui, depuis le XVIIIe siècle, a vu le monde anglo-américain imposer sa domination sur l’Amérique du Nord au détriment du monde hispanique. Ainsi, si les traités de l’ALENA ont mis en place un système de libre-échange entre Canada, États-Unis et Mexique, il faut rappeler que la liberté de circulation des personnes ne s’applique pas dans le cas du Mexique, et que le libre-échange a surtout profité aux industries étatsuniennes.

De part et d’autre de la frontière, the Border ou la Línea alimentent des imaginaires souvent opposés, parfois complémentaires. Dans l’imaginaire états-unien, cette frontière représente une limite acquise de haute lutte (martyre de Davy Crockett et de ses hommes contre les armées de Santa Ana), une ligne à défendre coûte que coûte contre une invasion venue du sud menaçant son modèle économique et son modèle de civilisation. Il suffit de voir l’enthousiasme que le candidat puis président Trump a soulevé auprès de son électorat avec son projet de mur supposément payé par le Mexique. Plus récemment, ce sont les séparations de familles qui ont stupéfié l’opinion au cours du printemps 2018. Dans l’imaginaire mexicain, la frontière devient une figure ambivalente. Associée à la défaite cuisante de 1846-1848 contre les États-Unis et la perte des immenses territoires du Lejano Norte (Californie, Nouveau Mexique, Arizona, Texas), elle alimente les espoirs d’une vie meilleure et la conscience d’une distance irréconciliable entre le puissant voisin étatsunien et un Mexique englué dans ses difficultés (corruption, violence des narcos, inégalités…). Plus récemment, au-delà de la polémique générée par le projet de mur, les virulents débats suscités par les familles séparées et les camps d’internement pour enfants au Texas à l’été 2018 montre combien la Frontière génère des émotions surjacentes au Mexique comme aux États-Unis. Espoir, peur, indignation, impuissance, cynisme alimentent ainsi les imaginaires et pénètrent le champ politique, social et culturel. Ce sont ces imaginaires que nous nous proposons d’explorer à la lumière de la culture populaire et plus particulièrement du cinéma et des talk-shows des années 2010.

Biographie du conférencier

Soizic Croguennec est maîtresse de conférences en histoire moderne à l’université de Guyane. Après avoir soutenu sa thèse sur les sociétés métisses du Centre-Nord de la Nouvelle-Espagne, publiée en 2015, elle a réorienté ses recherches vers l’étude des sociétés de confins dans le cadre de la Louisiane espagnole (1763-1803). Parmi ses publications, on peut citer : « Between marginalization and integration : colonial castas in the Zacatecas area at the beginnings of the 18th century » (Jahrbuch für Geschichte Lateinamerikas, 2011), « Le cas Ambrosio de Silva ou les investissements hasardeux d’un mulâtre à Zacatecas au milieu du XVIIIe siècle » (Mélanges de la Casa de Velázquez, 2014), « Spanish historiography and the Interregnum in Louisiana (1763-1803) : a case of (voluntary) amnesia? » (Cahiers de FRAMESPA, 2017), « Uno no se puede burlar de cualquier persona: espectáculo en la calle y relaciones sociales en Sombrerete (siglo 18) » (Nuevo Mundo. Mundos Nuevos, 2017). soizic.croguennec@univ-guyane.fr

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