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Alassane, l’informatique au service de l’environnement

Par 12/03/2019juillet 15th, 2024• Portraits6 min. de lecture
Alassane, l’informatique au service de l'environnement

Rencontre avec Alassane, doctorant en informatique qui étudie la modélisation des phénomènes environnementaux. Il nous explique avec beaucoup de passion son sujet de recherche.

Présente-toi. Quel est ton parcours en tant qu’étudiant ?

Je suis Alassane KONE, doctorant en informatique à l’Université de Guyane. Mon parcours universitaire a débuté à l’UFR de Mathématique et Informatique de l’Université de Cocody-Abidjan sanctionné par une maîtrise. Par la suite, j’ai intégré en 2013, l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers Paristech (ENSAM) où j’ai obtenu un Mastère Spécialisé en Management de la Qualité, de l’Hygiène, de la Sécurité et de l’Environnement option Maîtrise des risques industriels et Environnementaux. En 2015, j’ai obtenu le Master Recherche en Traitement de l’Information et Exploitation des Données (TRIED) qui est une formation co-habilitée par quatre centres universitaires à savoir : Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris, l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, Télécom Sud Paris et l’ENSIIE.

Pourquoi avoir choisi cette voix ?

Après une carrière d’enseignant de mathématique, j’ai décidé de reprendre mes études dans le but de faire une spécialisation dans la modélisation des phénomènes environnementaux. L’objectif de ce projet d’étude était d’avoir les bases solides pour réorienter plus tard ma carrière professionnelle vers la lutte contre les phénomènes environnementaux qui menacent notre société.

Pour atteindre l’objectif fixé, la première partie de mon projet d’étude a consisté à suivre les enseignements du Mastère Spécialisé en Gestion des risques industriels et environnementaux et la seconde partie a consisté à maîtriser les outils de l’intelligence artificielle, du machine learning, de la statistique, utilisés couramment pour la modélisation dans le domaine de l’environnement.

Pourquoi avoir choisi ce sujet de thèse ?

Mon sujet de thèse s’inscrit pleinement dans mes thématiques de spécialisation à savoir la modélisation de problématiques environnementaux et les outils de modélisation. Ce sujet consiste à modéliser la désertification comme étant un système spatio-temporel, c’est-à-dire un système qui évolue dans le temps et dans l’espace, à l’aide d’outils combinant à la fois la programmation informatique, le maching learning et l’intelligence artificielle. Ce projet de thèse s’inscrit pleinement dans les ambitions de lutte contre les phénomènes environnementaux initiées par les des Nations unies. En effet, la désertification peut être définie comme étant un phénomène dérivé de processus climatologique, hydrologique et socio-économique conduisant à des menaces potentielles sur l’environnement, sur le bien-être et sur la vie humaine.  Elle menace plus de 1,5 millions de personnes dans le monde et affecte le quart des terres dans moins de 100 pays et se répand sur la moitié d’un milliard d’hectare par an. Ses impacts ne sont pas uniquement limités à une réduction de la terre et du potentiel du sol, mais également à une diminution des eaux de surface et souterraines, ainsi qu’à une dégradation des conditions de vie et sur le développement économique des peuples. Ainsi, selon un rapport de la FAO (1993), les impacts directs et visibles de la désertification sont les dommages sur les cultures, sur l’élevage, sur la productivité de l’électricité, etc.  Les impacts indirects sont l’insuffisance de la production alimentaire, la pauvreté, les bouleversements sociaux, l’exode rurale vers les villes.

Parle-nous un peu de tes recherches ? En quoi consistent-elles ? Quels sont les objectifs ?

Mes recherches se divisent en trois étapes fondamentales dont la première consiste à faire une modélisation basée sur les processus élémentaires responsables de la dégradation des terres et conduisant au processus irréversible de désertification. La seconde partie consiste à combiner les outils de télédétection et de machine learning pour faire une modélisation plus fine. La troisième étape consiste à mettre en place un outil de prévention basé sur des outils d’intelligence artificiel. Cet outil constituera un élément de lutte contre la dégradation des terres car il permettra de surveiller les zones à risque de désertification.

Quels sont tes projets d’avenir ?

Après la thèse, j’envisage de m’orienter vers une carrière d’enseignant chercheur et concentrer la majeure partie de mes travaux sur le phénomène de dégradation des terres. Une fois le modèle élaboré au cours de la thèse, j’envisage de faire un post-doctorat sur la même thématique dans un pays où le processus de désertification est une menace constante. Cela permettra d’affiner la modélisation réalisée afin qu’elle soit le plus proche de la réalité.

Dans le cadre de ce projet de thèse, j’ai déjà participé en Italie à une conférence internationale en Septembre 2018. Pour Avril 2019, un voyage est en cours de préparation pour rencontrer des experts de l’Université de Perpignan spécialisés dans la modélisation de la désertification.

Souvent, lorsque l’on parle de thèse les étudiants sont effrayés. Quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui hésitent ou qui se disent que ça n’est pas à leur portée ?

Pour moi, la thèse est un projet personnel qu’on décide de mener avec l’encadrement d’un chercheur plus expérimenté. Pour mener à bien un sujet de doctorat, l’étudiant doit choisir un sujet en rapport avec ses centres d’intérêt et son projet professionnel.

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