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Cécile Gautheron (U. Paris-Saclay / U. de Grenoble) donnera, lundi 11 avril, de 12h30 à 14h00, en amphi C, à l’Université de Guyane, une conférence sur les latérites et bauxites. Elle montrera comment ces formations géologiques peuvent être utilisées pour documenter et dater les évolutions du climat guyanais. Elle discutera, notamment, des premiers résultats obtenus de l’étude, notamment, d’échantillons de la Montagne de Kaw et du Grand Connétable.

Dans la zone intertropicale, l’altération intense des roches conduit aux lessivages de certains éléments chimiques, comme les nutriments, et à l’accumulation des éléments insolubles comme le Fe, l’Al et le Si. Sur des échelles de temps de l’ordre de millions d’années, des minéraux supergènes comme les oxydes de fer et d’aluminium et la kaolinite cristallisent pour former un profil latéritique compartimenté minéralogiquement. Lorsque le climat est plus chaud ou si les conditions hydrologiques changent, la kaolinite peut se dissoudre et former de la gibbsite transformant la latérite en bauxite. Les latérites et les bauxites renferment donc des minéraux témoins des conditions climatiques et géodynamiques passées qui ont permis leurs formations et préservations. Des études antérieures ont montré que les latérites et bauxites se sont formées épisodiquement tout au long de l’histoire de la Terre, notamment dans les zones de quiescence tectonique. Cependant, leur datation étant très difficile en raison de l’absence ou de la rareté des minéraux datables, de nombreuses incertitudes subsistent quant à l’étendue temporelle et spatiale de ces événements d’altération.

Afin d’extraire aux mieux les informations climatiques et géodynamiques des latérites, nous pouvons montrer que la combinaison d’étude minéralogique, géochimique et géochronologique (U-Th)/He des hématites et goethites de ces objets permet d’obtenir des informations quantitatives sur l’évolution de la croute continentale et des conditions climatiques. Nous nous intéressons plus particulièrement à l’histoire de l’altération du bouclier guyanais car celui-ci est supposé avoir été tectoniquement stable et dans des latitudes tropicales depuis le Crétacé. L’existence de plusieurs paléosurfaces correspondant à différentes phases de pénéplanation avec des âges allant du Crétacé supérieur au récent a été proposée. Beaucoup de ces paléosurfaces sont recouvertes d’épais profils latéritiques qui témoignent d’une longue histoire d’altération tropicale. Cependant, les épisodes d’altération ne sont pas bien limités dans le temps et l’espace, car il n’existe que quelques ensembles de données sur l’âge de l’altération et les contraintes sédimentologiques. Les données géochronologiques obtenues permettent de discuter des phases d’altération qui ont affecté le craton Guyanais depuis l’Éocène, et en Guyane Française depuis l’Oligocène. En combinant des études multi-méthodes, nous pouvons également démontrer que les conditions climatiques ont évolué à la fin du Miocène en devenant plus humide, permettant le développement de Bauxite sur la région côtière Atlantique du craton Guyanais.

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