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L’Institut Universitaire de la Formation Continue invite régulièrement des personnalités reconnues au niveau international pour des cycles de conférences. Après Philippe MEIRIEU et Christiane TAUBIRA en 2017, c’est M. Godfrey NZAMUJO, fondateur du centre Songhaï au Bénin, qui est intervenu en mars dernier devant des salles combles et attentives.

NZAMUJO, originaire du Nigéria, a étudié l’économie du développement, la biologie et la micro-électronique à l’Université de Californie. Devenu jeune professeur, et frère dominicain, il est rentré en Afrique en 1982 pour fonder une ferme modèle qui a formé des milliers d’hommes et de femmes à des techniques agricoles innovantes.

L’Afrique relève la tête !

A partir d’un hectare de latérite, mis à disposition par le gouvernement dans la périphérie de Porto Novo, la ferme Songhaï a prouvé qu’on pouvait considérablement augmenter la productivité agricole sans utiliser de produits chimiques. Les micro-organismes sont au centre d’un cercle vertueux dans un modèle de production intégré. Tout est recyclé pour alimenter des activités complémentaires : culture, élevage de bétail, de poissons et même d’insectes, fabrication de machines-outils, production de gaz naturel, vente directe et enfin tourisme.

Ainsi, à l’heure où on commence à parler d’économie circulaire, se construit patiemment le projet d’une nouvelle Afrique : auto-suffisante au niveau alimentaire, porteuse de réponses crédibles pour tenter d’éviter la menace du réchauffement climatique. De nouveaux centres ont ouverts dans plusieurs pays de la région dans le but de lutter contre l’exode rural et la pauvreté. A travers les formations des jeunes adultes à l’entreprenariat agricole et au leadership, l’enjeu est en effet la création de nouvelles villes rurales vertes.

Une duplication possible en Guyane ?

La question était au cœur des conférences présentées par le professeur NZAMUJO dans le grand amphithéâtre à Cayenne, où il était introduit par Biringanine NDAGANO, à la mairie de Saint-Laurent, accompagné par Elie STEPHENSON, et à la médiathèque de Saint-Georges, avec Christian HARIDAS, notamment devant les étudiants de Sciences de l’éducation en formation continue. Elle s’est également posée sur les terrains agricoles visités sur les communes de Mana, Montsinéry, Régina et Matoury, en présence de nombreux agriculteurs. La logistique de ces déplacements a été assurée grâce au soutien actif des mairies concernées et des associations partenaires du projet.

Le public a ainsi pu apprécier une traduction grandeur nature des conférences et l’intervenant a pu constater la proximité de certaines problématiques agricoles entre l’Afrique de l’Ouest et la Guyane : types de sols et de cultures, coexistence de pratiques traditionnelles et d’utilisation croissante d’intrants chimiques, maintien de la dépendance alimentaire. Quatre jeunes Guyanais avaient déjà bénéficié de cette formation à Songhaï, un projet sur la rivière Courouaïe (Approuague) est en cours de réalisation selon la philosophie développée au Bénin. La visite sur le site de Monsieur NZAMUJO a donc conforté les jeunes dans leur démarche et renforcé leur détermination.

Au mois d’avril, M. le Président de l’Université a visité le centre Songhaï, et une nouvelle délégation pourrait se rendre prochainement au Bénin en vue de signer une convention de coopération. Cette tournée guyanaise devrait donc connaître des prolongements dans un avenir proche, avec des retombées positives concernant le développement durable et maîtrisé du territoire.

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