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Négocier les frontières, analyse de la prise en charge du VIH sur l’Oyapock

Par 06/03/2023juin 18th, 2024• LEEISA, • MINEA3 min. de lecture
Négocier les frontières, analyse de la prise en charge du VIH sur l’Oyapock

Dans le cadre du séminaire «Frontières, circulations, interculturalités et interactions Hommes-Milieux», le DFR LSH, en collaboration avec les laboratoires LEEISA et MINEA,vous propose une conférence intitulée «Négocier les frontières, analyse de la prise en charge du VIH sur l’Oyapock ». Celle-ci sera présentée par Charlotte Floersheim, doctorante en anthropologie rattachée à l’IDEMEC et au Sesstim, le vendredi 24 mars de 16h à 18h en F 103.

C harlotte Floersheim présentera les résultats d’une recherched’anthropologie de la santé menée sur les diagnostics tardifs de VIH à la frontière entre la Guyane et le Brésil. La Guyane est une région particulièrement touchée par l’infection VIH et un tiers des dépistages sont considérés comme tardifs.

Entre 2018 et2020, une étude qualitative a été menée pour essayer de comprendre les facteurs de ce retard au soin en collaboration avec Oyapock Coopération Santé, projet binational visant à lutter contre le VIH et améliorer la santé sexuelle dans la région transfrontalière. Les centres de soins et des actions associatives ont été observés, et une quarantaine d’entretiens ont été réalisés avec des personnes vivants avec le VIH ainsi qu’avec des professionnel·les de santé.

D’une problématique visant à répondre à un problème de santé publique, la recherche ethnographique s’est recentrée sur la question des frontières: celles entre le sain et le pathologique, celles entre l’entrée et la sortie des camps d’orpaillage et celles qui façonnent les inégalités entre les deux rives du fleuve et au-delà.

L’analyse des parcours de vie des patient·es diagnostiqué·es tardivement met en lumière des facteurs structurels, collectifs et individuels réduisant l’accès au dépistage du VIH et aux soins de santé en général. Le bassin de l’Oyapock représente avant tout un territoire circulatoire et un bassin de vie avant d’être une barrière entre deux États, il s’agira de voir comment une position périphérique permet à ses habitant·es certaines circulations. La prise en charge du VIH sur les rives de l’Oyapock représente un processus en cours, exceptionnel à plusieurs titres. À travers les actions des acteurs et actrices locaux, médiatrices de santé, personnel médical et personnes vivant avec le VIH, il s’agira de voir comment la frontière, dans ses dimensions géographiques, politiques et législatives est source de négociations par le prisme des questions de santé et de lutte contre le VIH.

Quelques mots sur la conférencière
Charlotte Floersheima réalisé cette recherche dans le cadre d’un master de l’EHESS. Elle a reçu, entre autres, un soutien de l’OHM, du Refeb, de l’ARS Guyane et de l’ANRS. Elle est aujourd’hui doctorante en anthropologie rattachée à l’IDEMEC (AMU, CNRS) et au Sesstim (AMU, Inserm, IRD).

Mise à jour le : 18/06/24 à 10:25