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En septembre 2016, suite au lancement de l’Appel à Manifestation d’intérêt « Innovation en Guyane », un projet de l’Université intitulé CApteuRs en Appui de la TELédétection (CARTEL) a été retenu par la Collectivité Territoriale de Guyane pour bénéficier d’un financement européen.

Ce projet porté par Monsieur Ollivier Tamarin, enseignant-chercheur du laboratoire ESPACE DEV de l’Université en délégation au Laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système (IMS) de Bordeaux, a pour objectif de développer des systèmes de capteurs biochimiques permettant de mieux appréhender les problématiques et limites des méthodes actuelles de surveillance de l’environnement dans la grande région amazonienne.

L’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « Innovation en Guyane »

Dans le cadre du Programme Opérationnel régional (PO) FEDER-FSE 2014-2020, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), autorité de gestion des fonds européens, a publié le 27 juin 2016, l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « Innovation en Guyane » qui vise l’émergence de l’innovation au sein des structures de recherche et entreprises locales.

En septembre 2016, 28 dossiers, dont le projet « CARTEL » de l’Université, ont été retenus pour bénéficier de fonds européens d’une enveloppe totale de 7 millions d’euros.

CARTEL : un projet innovant de prévention de la biodiversité et de l’environnement

Dans le grand bassin amazonien d’Amérique du sud, et plus particulièrement en Guyane Française, la pollution environnementale et des cours d’eau justifie un besoin urgent de développement d’outils efficaces de détection de la pollution et d’alerte. En effet, l’accroissement et l’émergence des activités industrielles, minières et pétrolières, ainsi que l’occupation « anarchique » du sol, amplifiées par la forte montée démographique et par un fort taux d’immigration, sont autant de pressions environnementales à maîtriser. Dans cette configuration, la surveillance et la préservation de l’environnement et de la biodiversité, au sein d’un territoire amazonien passent nécessairement par le développement et l’utilisation de technologies et télé-technologies innovantes.

Le projet « CApteuRs en Appui de la TELédétection » (CARTEL), porté par Monsieur Ollivier Tamarin de l’Unité Mixte de Recherche (UMR) ESPACE DEV, actuellement en délégation au Laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système (IMS), s’inscrit dans cette perspective de développement. Il a pour objectif de démontrer la faisabilité d’un détecteur temps réel de cyanotoxines générées par les cyanobactéries des cours d’eaux aquitains, guyanais et amazoniens en complément des études utilisant les images satellitaires.

Cette dernière est l’une des technologies souvent utilisée par l’UMR ESPACE DEV pour la surveillance de l’environnement. Bien que cette méthode présente plusieurs avantages comme support pour les extractions de données (large résolution spatiale, accès à des sites isolés et reculés), elle a cependant plusieurs limites et contraintes. Le projet CARTEL propose d’utiliser les indicateurs extraient, qui nécessitent une validation et une calibration sur le terrain des données estimées par télédétection d’une part, couplés aux données terrain issues de biocapteurs. Cette deuxième méthode sera un atout complémentaire indispensable notamment pour la surveillance de l’environnement. En effet, la pollution des eaux par les cyanobactéries constitue une problématique pour laquelle l’imagerie satellitaire seule ne suffit pas à atteindre de bons objectifs en termes de préservation de la biodiversité et de l’environnement.

Ces dispositifs se positionnent comme des systèmes innovants et alternatifs aux méthodes classiques de surveillance de l’environnement biochimique des milieux qui nécessitent : le prélèvement, et le conditionnement d’échantillons sur le terrain par des personnels techniques, puis leur analyse en laboratoire utilisant des matériels onéreux (microscopie, cryométrie de flux, tests ELISA). Ces méthodes limitent de fait la fréquence et le nombre d’échantillons prélevés, ainsi que la surface géographique des zones à préserver. Ces méthodes lourdes sont notamment utilisés dans le cadre du projet « Bloom Alert » en cours (appel à projet franco brésilien Guyamazon) qui concerne la détection précoce de bloom de cyanobactéries.

CARTEL : un projet multipartenarial

Le projet CARTEL s’inscrit dans une ambition qui consiste à développer et structurer davantage la recherche universitaire dans le domaine de l’instrumentation, et de la mesure, ainsi que le transfert de technologie à vocation innovante en Guyane.

Plusieurs partenaires rattachés à différents laboratoires universitaires interviendront dans différents domaines de compétences nécessaires à la multidisciplinarité de la mise en œuvre de ces capteurs.

Citons notamment, le Laboratoire d’étude et de Recherche en Environnement (Hydreco), basé sur le site du barrage de Petit Saut, qui recueille depuis plus de 25 ans des informations sur l’ensemble des écosytèmes aquatiques guyanais lentiques (Lac de retenue, pripris, marais…) ou lotiques (Fleuves, criques, estuaires, Milieux littoraux). Ces informations seront analysées pour cibler au plus juste les zones potentielles de présence ou de référence à investiguer prioritairement.

Cette recherche partenariale est un élément fondamental permettant de développer une recherche en Guyane associant la technologie et la télé technologie au service de l’environnement.

Quelles perspectives ?

Le projet CARTEL dure 3 ans et prévoit l’intervention d’un post doctorant, la formation de quatre stagiaires de Master 2 ainsi que Le financement d’un projet doctoral.

De même, ce projet permettra la pose d’une « pierre » pour le développement d’une compétence universitaire en technologie « capteurs, et réseaux de capteurs » permettant le suivi de l’évolution de pollution et du milieu amazonien et les résultats obtenus alimenteront la formation à l’Université de Guyane pour générer des emplois qualifiés au fur et à mesure du développement des activités industrielles et minières en Guyane.

Des opérations de diffusion et de vulgarisation scientifiques et techniques seront également réalisées à destination des chercheurs, du grand public, et plus particulièrement des acteurs industriels et de l’environnement. Plusieurs temps forts (fête de la science, semaine de l’industrie), seront utilisés comme support pour diffuser les principaux résultats du projet.

Enfin, ce projet vise à inscrire la recherche en technologie en Guyane au centre d’un réseau national et international avec la participation et l’implication l’IMS1 de Bordeaux, de l’unité ABTE2, du laboratoire LAAS3, mais aussi des retombées sur les milieux amazoniens de nos voisins brésiliens, en particulier des états d’Amazonas, et du Para lieux d’études du projet « Bloom Alert ».

1IMS : UMR 5218 – Laboratoire de l’Intégration du Matériau au Système – Bordeaux
2Unité ABTE : EA 4651 – Aliments Bioprocédés Toxicologie Environnements – Caen. Rouen
3LAAS – CNRS : Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes – Toulouse

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