Dans le cadre du Programme Erasmus+, le Département de Formation et de Recherche en Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Guyane et l’École Doctorale d’Histoire de la Faculté des Lettres de l’Université de Szeged vous invitent à une conférence exceptionnelle « Les Hongrois en Guyane après la Seconde Guerre mondiale ».
C elle-ci traitera de l’histoire méconnue des Hongrois en Guyane après la Seconde Guerre mondiale. Animée par Mónika Krajcsoszki, cette présentation éclairera les facettes fascinantes de cette période peu explorée. Rendez-vous le mercredi 10 avril 2024 à 18 heures à la Salle Loïc Daniel (F212) du DFR LSH (Bât. F) de l’UG (Troubiran). Après la fermeture du bagne, dans les années 1940, la Guyane devait faire face à la pénurie de main-d’œuvre. L’objectif de la nouvelle direction politique après la départementalisation est de promouvoir le développement économique et social pour lequel la croissance démographique est essentielle, l’immigration doit être encouragée d’une manière ou d’une autre. Dans le cadre de cet effort, le gouvernement français s’est tourné vers les Personnes Déplacées de l’Europe de l’Est et un arrangement particulier a été signé avec l’Organisation Internationale pour les Réfugiés (OIF) le 21 avril 1949.
Il prévoyait l’immigration en Guyane de cent familles de réfugiés. Le recrutement s’est fait essentiellement en zone française d’occupation en Allemagne. Le premier convoi est arrivé en Guyane en juillet 1949. D’autres ont suivi jusqu’au milieu de l’année 1951. L’objectif était de créer un nouveau centre basé sur infrastructure existante du bagne fermé de Saint-Jean. Au total, 207 immigrants sont arrivés : 78 hommes, 68 femmes, 61 enfants. La majorité étaient des Hongrois et des Polonais mais on trouve des Tchèques, des Roumains, un Grec, un Letton et deux apatrides. L’organisme chargé de ce projet, le BIPIG (le Bureau d’Installation des Personnes Immigrées en Guyane) n’a été créé qu’en février 1950. Il semble que beaucoup de personnes aient quitté le centre Saint-Jean assez rapidement. Le BIPIG a été liquidé en 1958. En procédant à une vérification et une mise à jour des archives recueillies, déjà 56 Hongrois sont recensés nominativement parmi les Personnes Déplacées. Comment reconstituer leurs parcours de vie qui permettent de comprendre ce qu’ils ont vécu ? Pourquoi ces Hongrois ont fui leur pays sortant de la Guerre ? La Guyane n’était-elle qu’une étape vers d’autres destinations ? Quelles ont été les raisons de l’échec rapide de ce programme de l’installation ? Telles sont les principales questions de nos recherches actuelles.